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Statuette , Statuette nayarit
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Bruxelles - Musée de la Médecine
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Personnage masculin assis, le corps tourné vers la droite, nu et le sexe visible. Il tient sa jambe droite des deux mains. Au niveau du tibia, nous distinguons une pustule incisée dans le sens de la longueur. La coiffe est composée d'une calotte maintenue par un double ruban lié à l'arrière. Dans la partie antérieure, deux cornes le décorent et sont soulignées d'un élément circulaire, avec incision en croix. Les lobes d'oreille sont distendus et ornés de pendants. Une parure nasale est présente. La charpente du corps est massive comparée aux membres exagérément longs et fins. Les pieds comptent respectivement six orteils à droite et sept à gauche. Cette statuette nayarit représente un homme coiffé de peyotls (Lophophora Williamsii), un cactus du Rio Grande et du Mexique qui renferme plusieurs alcaloïdes dont la mescaline qui, en agissant sur les centres optiques du cerveau transforme les perceptions auditives en impressions lumineuses et colorées. A l'instar de la coca, il développe la résistance à l'effort, la soif et la faim. Les chamans l'emploient pour stimuler et soigner la fièvre, l'arthrite, la grippe, la tuberculose, la scarlatine, la pneumonie... L'homme a une pustule infectée et incisée ou une dermatose : il pourrait s'agir d'un cas d'infection d'une blessure formant un abcès et qui aurait été incisé afin d'en extraire du pus, des furoncles, d'une tumeur avec sclérose et affaissement de la partie centrale, des dermatoses vésiculeuses, bulleuses, prurigineuses ou suppurées, des ulcérations, de la gale, des pédiculoses ou des bubons syphilitiques. Le chaman soignait les maladies dermatologiques tant avec des prescriptions empiriques, rationnelles, qu'avec des remèdes magiques jouant sur les analogies visuelles voire par le recours au sacrifice en l'honneur du dieu des bubonneux, Xipe-Totec.
Cette représentation d'homme pustuleux pourrait renvoyer à la mythologie et célébrer l'autosacrifice de Nanahuatl permettant la course du soleil et la continuité de la vie sur Terre. Ces maladies étaient donc chargées symboliquement et la personne affectée jouissait probablement d'un statut particulier, méritant d'être immortalisée.
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Références :
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Appelboom, T., Preud'homme-Lemal, A.,"Le corps modifié : Thérapie et Art Précolombiens", Musée des Beaux-Arts, Charleroi, 2000, pl.112.
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