Sceptre ,
Musée de Louvain-la-Neuve
Dans la partie supérieure, des cônes en forme de feuilles ourlées et enroulées sont surmontées d'un disque sur lequel l'artiste a forgé un oiseau. Le nom 'osun' signifie 'celui qui ne dort pas'. Planté parfaitement droit au chevet du devin et enfoncé profondément dans le sol, le sceptre joue un rôle protecteur: sa chute entraînerait la mort de son propriétaire. L'osun fait aussi office de canne dont les petites sonnettes coniques munies de battants de fer tintent chaque fois qu'il touche le sol. Ce fer rituel exerce une fonction symbolique que relève une riche tradition orale. Chez les Yoruba, le devin est aussi guérisseur et prescrit des remèdes magiques composés principalement de feuillles. Chaque élément constitutif de ce sceptre renvoie au monde d'osanyin, la divinité de la forêt, énigmatique et mystérieuse. Les cônes en forme de feuilles ourlées et enroulées rappellent la danse des clochettes du pouvoir et imitent le bruissement de la végétation. Quant au disque, il fait office de couvercle et illustre l'aspect secret de la médication. L'oiseau sommital représente l'oiseau guérisseur, celui qui infuse son pouvoir dans les remèdes. Mais aussi "l'oiseau sorcière", évocation des forces ancestrales venues de la nuit pour détruire les puissances invisibles. C'est l'oiseau des temps anciens, invisible de tous sauf des redoutables sorcières, l'oiseau insaisissable qui vit au plus profond des forêts. Enfin, il est l'emblème du pouvoir que l'homme acquiert pour influencer les esprits et communiquer avec eux, le pouvoir du roi, celui du devin, mais aussi celui des femmes, seules capables de se transformer en sorcières.
N° Inventaire :  A343
Domaine :  Art   Ethnologie
Sous-domaine :  Sculpture
Ferronnerie
Dénomination controlée :  Sceptre
Titre :  Osun
Auteur :  Population Yoruba [Fabricant]
Matières :  Fer [Technique: Découpé, Assemblé]

Dimensions :  H: 119 cm
l: 12 cm
P: 6 cm
H: 4 cm
Datation :  1801 ? - 1991 
Provenance géographique :  Afrique, Nigéria, sud-ouest
Références :  THIRY, C., Regard sur Collections africaines, Florilège, n°3, Louvain-la-Neuve, 2000, p. 38-39