Statue ,
Musée de Louvain-la-Neuve
Dans la langue kikongo, le substantif ntadi est un terme générique désignant la 'pierre'. Il signifie aussi 'celui qui regarde', 'celui qui surveille'. Les mintadi ont été retrouvés presque tous sur des tombes dans des cimetières abandonnés, soit profondément enfouis soit à demi-enfouis en terre. Quelques mintadi étaient conservés dans des cases familiales. Ces 'gardiens' fonctionnent comme des figures commémoratives. Elles sont des images symboliques du défunt et rappellent des faits de sa vie et de sa mort. Selon certaines sources, ces statuettes appelées aussi tumba, pouvaient délimiter un domaine, embellir et identifier la tombe d'un aîné ou transmettre le souvenir du prestige d'un aïeul. Certains détails, comme les vêtements et la croix peinte en pendentif, témoignent d'une influence européenne et chrétienne. C'est d'ailleurs une caractéristique courante des Kongo d'intégrer à leurs oeuvres des éléments étrangers. La pierre légèrement rosée conserve, à l'arrière, des zébrures rouges et noires. Appartenant à la culture des Mintadi (Bas-Congo, région de Noqui), cette représentation d'un homme et d'une femme enlacés illustre un type de sculpture particulièrement original ; les artistes africains n'ayant que rarement utilisé la pierre pour exécuter leurs sculptures rituelles. L'homme de profil pose le bras sur l'épaule de la femme présentée de face. La similitude de proportions des deux personnages semble bien indiquer qu'il s'agit d'une couple, mais le groupe rappelle également un autre ensemble représentant un féticheur et sa consultante.
N° Inventaire :  A97
Domaine :  Art   Ethnologie
Sous-domaine :  Sculpture
Dénomination controlée :  Statue
Titre :  Statuette funéraire mintadi
Auteur :  Population Kongo [Fabricant]
Matières :  Pierre [Technique: Taillé]


Dimensions :  H: 41,5 cm
l: 20,5 cm
P: 10 cm
Datation :  1850  ? - 1914 
Provenance géographique :  Afrique, République Démocratique du Congo, Bas-Congo, Kongo
Références :  LEDENT N., Regard sur Collections africaines, Florilège, n°3, Louvain-la-Neuve, 2000, p. 46-47.