Statue ,
Musée de Louvain-la-Neuve
Cette statuette présente un homme debout tenant devant lui un gros instrument suspendu à sa ceinture. Il est figuré dans l'intensité de l'action: cou tendu en arrière et bras, endommagés, frappant le tambour. Dans la langue kikongo, le substantif ntadi est un terme générique désignant la 'pierre'. Il signifie aussi 'celui qui regarde', 'celui qui surveille'. Les mintadi ont été retrouvés presque tous sur des tombes dans des cimetières abandonnés, soit profondément enfouis soit à demi-enfouis en terre. Quelques mintadi étaient conservés dans des cases familiales. Ces 'gardiens' fonctionnent comme des figures commémoratives. Elles sont des images symboliques du défunt et rappellent des faits de sa vie et de sa mort. Selon certaines sources, ces statuettes appelées aussi tumba, pouvaient délimiter un domaine, embellir et identifier la tombe d'un aîné ou transmettre le souvenir du prestige d'un aïeul. Le musicien avait un rôle central lors des fêtes, des cérémonies religieuses, des funérailles. C'est lui qui pouvait réveiller les ancêtres défunts que l'on souhaitait consulter. Cette statuette est figurée dans l'intensité de l'action: cou tendu en arrière et bras, endommagés, frappant le tambour. Certains détails, comme la moustache et la croix sculptée en pendentif, témoignent d'une influence européenne et chrétienne. C'est d'ailleurs une caractéristique courante des Kongo d'intégrer à leurs uvres des éléments étrangers. La pierre légèrement rosée conserve, à l'arrière, des zébrures rouges et noires. Plusieurs représentations de "joueur de tam-tam" ont été répertoriées parmi ces pierres funéraires.
N° Inventaire :  A96
Domaine :  Art   Ethnologie
Sous-domaine :  Sculpture
Dénomination controlée :  Statue
Titre :  Statue funéraire ntadi
Auteur :  Population Kongo [Fabricant]
Matières :  Talc massif [Technique: Taillé]


Dimensions :  H: 36 cm
l: 12,5 cm
P: 22 cm
Datation :  1850  ? - 1914 
Provenance géographique :  Afrique, République Démocratique du Congo, Bas-Congo
Références :  LEDENT N., Regard sur Collections africaines, Florilège, n°3, Louvain-la-Neuve, 2000, p. 46-47.