Tableau ,
Musée de Groesbeeck de Croix
Philippe-le-Bon et son fils le duc de Charolais (Charles le Téméraire) qui avaient été insultés par les dinantais, voulurent châtier cette ville qui était alors à l'apogée de sa puissance. Bouvignes appartenait au comté de Namur, propriété du duc de Bourgogne tandis que Dinant était une ville de la principauté de Liège. Philippe-le-Bon arriva le 14 août, le comte de Charolais y était depuis le 12 août et toute l'armée y fut réunie le 16, elle comprenait, au moins trente mille hommes. Le siège commença le 18 août. Les Bourguignons s'emparèrent d'abord du faubourg de Leffe. La ville se rendit le 27 août 1466. On décida alors le pillage et l'incendie de la Ville de Dinant. Le peintre nous fait vivre un épisode du sac de la ville de Dinant par le duc de Bourgogne un soir d'orage d'août 1466 ; La vue est prise un peu en aval de Bouvignes. Sur la droite de la composition le château comtal et la tour de Crèvecoeur sont accrochés à un mamelon rocheux (un peu artificiel). On y accède par un sentier tortueux bordé d'une petite végétation herbagée. Au pied de ce massif rocheux s'étend Bouvignes avec l'église Saint-Lambert (clocher bulbeux ?) Les maisons sont enserrées dans des fortifications défendues par de nombreuses tours. Certains bâtiments du château et certains édifices de la ville sont aux prises avec les flammes tout comme le quartier de Leffe (Dinant) sur la rive droite de la Meuse. Ce quartier et le quartier de St Médard sur l'autre rive sont reliés par un pont de pierre. Ils sont éclairés, assez curieusement, par un ciel d'orage. Les éléments de la nature semblent eux aussi se déchaîner. A l'avant-plan, deux bateaux amarrés attendent le retour des pillards. Les textes nous apprennent en effet que le butin volé à la ville de Dinant fut évacué par bateaux. Une haute colonne de marbre à fût rond surmontée d'un chapiteau à feuilles de chêne et d'un entablement borde la composition sur la gauche. Sur la droite, un personnage vu de dos (une femme) très silhouettée regarde sur un petit promontoire herbagé le spectacle désolant des bâtiments en feu. Chromatisme : Assez sombre. Vert, bleu, brun foncé. Peinture sur toile ni signée, ni datée. Datation : la datation est malaisée vu parfois la fantaisie du peintre. Datation : fin XVIe s. ou XVIIe s. Critique : Il s'agit de la représentation d'un fait historique traité avec beaucoup de fantaisie. Le promontoire rocheux du château comtal de Crèvecoeur paraît très artificiel. Quant au château un parallélisme est à faire avec l'essai de reconstitution effectué par Guy Arnaud de Mendieta dans B.C.R.M.S. Le clocher bulbeux de l'église Saint-Lambert de Bouvignes ne semble pas fidèle à la réalité. Multiplication abusive des arches du pont à l'arrière-plan gauche. Que vient faire la colonne en marbre surmontée d'un entablement sur la gauche de la toile ? Toile intitulée le sac de Dinant et pourtant nous découvrons beaucoup plus la ville de Bouvignes à l'occasion de ce sac.
N° Inventaire :  C0046
Domaine :  Art   Histoire
Sous-domaine :  Peinture
Dénomination controlée :  Tableau
Titre :  Sac de Dinant en 1466
Auteur :  Inconnu []
Matières :  Toile [Technique: Peinture à l'huile]


Dimensions :  H: 90 cm
l: 120 cm
Datation :  1580 ? - 1650 ?
Références :  - E. Del Marmol, Rapport sur la situation de la SAN pendant l'année 1865, dans Rapports de la SAN 1846-1865, Namur, 1866. - ASAN, t.9, 1865-66, p.452.