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Tableau ,
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Liège - Musée des Beaux-Arts (BAL)
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Accompagnées d'un fringant militaire, deux jeunes femmes se hasardent dans une forge. La première porte une coiffe blanche ornée d'un large ruban du même ton bleu turquoise que l'ample tablier qui protège sa robe orange égayée d'un fichu et de parements blancs. Inclinant le torse en guise de salut elle s'avance, tandis que l'autre demoiselle en robe pourpre et fichu grisâtre se tient en retrait et semble timide sous son bonnet garni d'un nud écarlate. Leur compagnon arbore une élégante tenue de fantassin de la jeune armée républicaine: bicorne noir sommé d'une aigrette rouge, habit bleu à col et parements vermillon, culotte et guêtres blanches.
Les visiteurs ont tout d'abord l'attention attirée par le forgeron à bonnet rouge qui s'active devant l'enclume. Tout en leur souriant il maintient au moyen d'une tenaille une barre de métal incandescent qu'il s'apprête à frapper de son marteau. Il est vêtu d'une chemise blanche, d'un gilet et d'un tablier bruns. Derrière lui, un autre ouvrier en pantalon rougeâtre et en bras de chemise regarde avec intérêt les nouveaux venus. Il se dirige vers le fond de la pièce où, sous une hotte monumentale, se trouve le foyer dégageant de vives lueurs. Dos tourné, deux hommes y travaillent. S'aidant de pinces, ils manient de lourds lingots qu'ils présentent à la flamme pour les rendre malléables. Protégés par un épais tablier noué autour de la taille, ils ont gardé leur chemise blanche, leur gilet et leur culotte verte qui tranche sur leurs bas blancs. L'un est coiffé d'un bonnet rouge, l'autre d'un chapeau noir. C'est chapeauté également qu'un jeune garçon, chaudement emmitouflé d'un long manteau brun, met en mouvement l'énorme soufflet destiné à raviver le feu.
Au mur en moellons sont suspendus plusieurs outils de grande taille. Les plus menus sont rangés dans une boîte à compartiments posée devant la deuxième enclume qui occupe une position centrale. Quelques débris jonchent le sol, mais le balai appuyé sur le mur derrière les visiteurs en viendra vite à bout.
Cette composition attribuée à Aubée vaut par la fraîcheur des coloris et la précision du trait. L'exactitude des détails techniques en fait un bon document historique qui peut prendre place au côté d'uvres semblables réalisées par Defrance sans en avoir toutefois la qualité.
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