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Tableau ,
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Liège - Musée des Beaux-Arts (BAL)
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Arrivant à longues enjambées, un berger aux cheveux noirs crépus enlève son chapeau de la main gauche et tend le bras droit dans un grand geste. Vêtu d'un pantalon bouffant jaune et d'une blouse blanchâtre, il capte tout d'abord l'attention tant sa haute stature et l'ampleur de ses mouvements frappent. Les autres personnages sont, par contre, de moindre taille et plus statiques. En robe lilas et voile gris vert la Vierge tient, l'air béat, un Jésus rose et dodu qui gigote plein d'espièglerie.
Agenouillé, Joseph soulève un morceau de linge blanc destiné à couvrir le divin enfant. II porte un manteau rouge sur une tunique grise et ses cheveux tout comme sa barbe sont poivre et sel. De l'autre côté, également à genoux, un berger au crâne dégarni croise les bras sur la poitrine. Sa courte tunique rouge laisse apparaître ses jambes fortes et musclées. Derrière la Vierge, un adorateur coiffé d'un turban agite la main gauche.
Venus des montagnes esquissées dans le lointain, un vieillard ridé et deux hommes en grande conversation s'approchent encore. Tous ces personnages brossés avec vigueur semblent assez frustes. Les traits des visages paraissent burinés, les membres sont massifs.
Le décor aussi est rude. D'une part, une voûte donne accès à un bâtiment en ruine où pousse un arbre chétif; d'autre part, le paysage de rocs abrupts s'élargit sous un ciel clair jusqu'aux confins de l'horizon.
Ce tableau qui pourrait dater du début du XVIIe siècle est déconcertant à plus d'un égard. Malgré certaines maladresses dans le dessin, il est animé d'une force interne très particulière.
Le thème de l'adoration des bergers y est toutefois traité avec beaucoup de prosaïsme et de surcroît complètement désacralisé puisque même les auréoles ont disparu.
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