Tableau , Vue de ville
Musée de Groesbeeck de Croix
À l'avant-plan droit trois élégants personnages, deux dames (la mère et sa fille) et un homme (le prétendant ?) posent véritablement devant le peinte aux côtés d'un arbre dont les branches s'épanouissent à la partie supérieure de la toile. Le jeune homme porte le vêtement traditionnel du XVIIIe siècle : le justaucorps, la veste, le haut et bas de chausses. Sur le justaucorps des « brandebourgs » relient le bouton supérieur de l'épaule droite. De la dentelle sort de l'échancrure de la veste et dépasse aussi aux manches, fous sa vaste il semble porter deux châtelaines (= breloques qui tintent). Il est coiffé d'un chapeau de feutre à bords ondulés et à ganse d'argent, sur une perruque à un marteau au-dessus de l'oreille et à nud de ruban dans la nuque (perruque à catogan). Des souliers noirs à talon plat et à boucle circulaire terminent le costume. Dans sa main droite, il tient uns canne au pommeau d'or levée vers le ciel. Quant aux deux, dames, elles se donnent le bras et adoptent une pose statique. Elles sont vêtues de longues robes resserrées à la taille, à volant dans le bas (coloris : l'une, jaune et vert pâle ; l'autre, rose pâle) et à manches s'arrêtant à mi- bras. Elles portent aussi un châle ou veste dans les mêmes tons que la robe tandis qu'un cache col de soie termine leur habillement. Une coiffe de soie artistement nouée couvre les cheveux retirés vers l'arrière. Ce sont des dames de qualité, les pendants d'oreilles, bracelets, gants noirs ajourés, soulier de couleurs sont là pour vous en convaincre. Elles tiennent juste devant elles, assez curieusement, deux cannes à pêche. À leurs pieds, trois poissons gisent au sol aux abords de quelques verdures. Un chien, les deux pattes avant dressées sur un roc semble s'intéresser à la barque de pêcheur située sur la gauche de la composition. Le soin apporté aux personnages, leur vêtement, leur position en évidence, nous font croire que ce sont les portraits en pied des personnes qui ont commandité le tableau. Derrière ces prétendus donateurs un pêcheur s'attèle à ramener un filet vers la berge. L'épuisette est prête tandis qu'un autre pêcheur courbé sur une manne attend l'instant de pouvoir la remplir. Remontant la Meuse sur la droite un coche d'eau (avec ses deux cabines et deux mâts) faisant vraisemblablement le trajet entre Huy et Namur, avance paisiblement. Il a à son bord des passagers da toute sorte moines, hommes habillés de justaucorps et tricorne, mégères, pêcheurs,... Un peu à gauche, un chaland à fond plat transporte aussi des personnes et même des animaux (deux bufs, une chèvre) sur le triangle de terre (derrière) entre muraille et fleuve, deux chevaux tirent chacun une charrue. Le laboureur monte l'un des chevaux et fait avancer l'autre à la trique. Derrière, un cavalier vu de dos et entouré de fantassins s'apprêtent à pénétrer dans la ville par la porte de Gravière. Un groupe de jeunes hommes, sur la droite, montés sur des échasses, pataugent aux abords du fleuve devant les murailles de la ville (sur la droite). Tous les coups sont bons : coups d'échasses mais aussi coups de bâton qu'ils tiennent à la main. Des pêcheurs sur des barques s'adonnent à leur activité au confluent des deux fleuves. Ils ne lésinent pas sur les moyens puisqu'ils emploient de grands filets. Aux environs de la porte du grognon, les barques sont plus petites et les pêcheurs moins nombreux. À l'avant-plan gauche la scène de pêche se double d'une scène galante puisqu'un pêcheur tient femme (aux traits masculinisant) par la taille qui semble le repousser . En arrière-plan s'étendent les constructions de la bille. A gauche, derrière un mur d'enceinte percé de la porte du grognon (au fronton triangulaire) et bordé d'arbres apparaît l'antique collégiale Notre-Dame. Elle est entourée des maisons du quartier des Sarrazins. On distingue aussi le clocher de la chapelle de l'hospice Saint-Gilles. Derrière, juché à flan de coteau, le château des anciens Comtes de Namur est assez mal rendu. Sur les terrasses, côté Sambre sont accrochés les matons des chanoines. Le pont de Sambre relie le quartier du grognon à celui de la rue des brasseurs. Sur la droite, la ville est de nouveau enserrée dans une enceinte bordée de verdure et d'arbres. Des édifices pas toujours identifiables dépassent les toits des maisons. De droite à gauche on peut reconnaître : la nouvelle église Notre-Dame, le beffroi ou ancienne tour Saint-Jacques), l'église Saint-Jean-Baptiste (?) et puis d'autre clocher assez bizarre. En toile de fond l'artiste représente des collines paraissant imaginaires ainsi que des constructions (Fort d'Orange ?). Le ciel parcouru par quelques volatiles est chargé de gros nuages. Il occupe presque la moitié de la toile. Ni signée, ni datée. On voit à droite du tableau la nouvelle église Notre-Dame, qui fut achevée vers 1755 ; d'un autre côté les murailles du château et de la ville, qui furent démolies par ordre de Joseph II, vers l'année 1784, existent encore; c'est donc entre ces deux dates qu'on peut placer l'exécution de cette peinture. Toile ayant une valeur anecdotique et historique (cf. coche d'eau, échasseurs, ...) mais n'offrant que peu d'attrait esthétique. De plus le peintre a laissé parfois libre cours à son imagination, pour le traitement des clochers par exemples.
N° Inventaire :  C0022
Domaine :  Art  
Sous-domaine :  Peinture
Dénomination controlée :  Tableau
Appellation :  Vue de ville
Titre :  Vue du confluent de la Sambre et de la Meuse prise de Jambes
Auteur :  Inconnu []
Matières :  Toile [Technique: Peinture à l'huile]


Dimensions :  H: 237,7 cm
l: 194,8 cm
Datation :  1756 ? - 1784 ?
Références :  - Inventaire de A. Oger, 1911 : Vue de Namur peinte entre les années 1760-1780. Grande toile représentant le confluent de la Sambre et de la Meuse pris de la rive droite, à Jambes. La vue de la ville est exécutée d'une manière négligée. Sur l'avant-plan,